jeudi, février 25, 2010

Les choix de Brigitte

Voilà mes propositions :

1. Visage retrouvé, Mouawad, Wajdi 216 p, 12.50 $

De son enfance au Liban, Wahab conserve l'image d'un pays lumineux soudain lacéré par la guerre. Quand un autobus est pulvérisé sous ses yeux, les figures de l'horreur s'immiscent en lui, modifiant à jamais son rapport au monde. Sur les chemins de l'exil, qui le mènent d'abord en France puis au Québec, il va découvrir le visage caché de la vie, au propre comme au figuré: le matin de son quatorzième anniversaire, jour où il devient un homme, Wahab ne reconnaît plus sa propre mère ni certains de ses proches.

Mêlant avec brio l'autobiographique et des projections d'un onirisme singulier, Visage retrouvé aborde les contradictions de l'âge adulte et les peurs obsessives, celles qui entravent les renaissances. Dans une symbolique féconde, Wajdi Mouawad y explore la perte et le partage des plus intimes secrets, entretenant des repères temporels et physiques suffisamment indéfinis pour que toujours, l'accent demeure sur les mouvements intérieurs.


3. Méridien de sang, McCarthy, Cormac, env. 400 p. , 16,95 $

L'action se passe il y a un siècle et demi, au lendemain de la guerre entre le Mexique et les Etats-Unis, dans l'implacable décor de la Sierra Madre, des déserts du Texas au rivage du Pacifique. Au centre du livre, un jeune garçon de quatorze ans, dit le Gamin. Après avoir fui la hutte paternelle au Tennessee, il s'enrôle dans une bande d'irréguliers, payés au scalp, qui traquent l'Indien pour le comte du gouverneur de l'Etat mexicain du Chihuahua. Cette bande de soldats de fortune qui pillent, brûlent et tuent, a pour chefs le capitaine Glanton et son second, appelé le Juge, géant surhumain au savoir encyclopédique. Arrivée au Colorado, la bande est décimée par les survivants d'Indiens yumas. Un long affrontement commence entre le Juge et le Gamin, et la poursuite engagée au pied des dunes de la Vallée de la Mort trouve son grotesque et tragique épilogue, une vingtaine d'années plus tard, dans le bordel d'une bourgade texane. " Un western métaphysique, une équipée nihiliste au terme de laquelle rien n'est révélé, où l'on massacre pour cent dollars le scalp, où l'on ne récolte qu'un collier d'oreilles séchées. Le livre contient des scènes fantastiques et grotesques, certaines inoubliables et incroyablement culottées. " Philippe Garnier, les Inrockuptibles. Publié une première fois en France en 1988, ce livre admirable, sur lequel plane l'ombre d'Edgar Allan Poe, contient déjà en germe ce qui sera plus tard La Trilogie des confins.


2. La maison aux esprits, Isabel Allende, envi500 pages, 12.95 $

Une grande saga familiale dans une contrée qui ressemble à s'y méprendre au Chili. Entre les différentes générations, entre la branche des maîtres et celle des bâtards, entre le patriarche, les femmes de la maison, les domestiques, les paysans du domaine, se nouent et se dénouent des relations marquées par l'absolu de l'amour, la familiarité de la mort, la folie douce ou bestiale des uns et des autres, qui reflètent et résument les vicissitudes d'un pays passé en quelques décennies des rythmes ruraux et des traditions paysannes aux affrontements fratricides et à la férocité des tyrannies modernes. Isabel Allende a quitté le Chili après le coup d'Etat militaire. La Maison aux esprits, son premier roman, tantôt enchanteur, tantôt mordant, est à inscrire parmi les révélations de la littérature latino-américaine d'aujourd'hui. Il est traduit dans une dizaine de pays et a obtenu le prix du Grand Roman d'évasion 1984.

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